Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
p o i s o n e d *
4 septembre 2007

Comment être cheap au Québec

getthefuckoutPendant trois mois, durant le temps des Fêtes, j'ai été caissière dans un magasin à grande surface. Chaque jour, chaque soir et chaque fin de semaine avaient son lot de clients désagréables, bêtes comme leurs pieds, mais SURTOUT cheaps comme je n'aurais jamais pensé en voir un jour dans ma vie. Bien souvent, les clients venaient se faire rembourser des bijoux ou des vêtements après qu'ils aient flashé devant leurs amis et les collègues de travail. Régulièrement, les gens venaient faire ajuster une ou des factures pour épargner un petit 2,50 $ sur le montant total de leurs achats. Quand ils obtenaient ce qu'ils voulaient, on s'en sortait presque indemne. Par contre, refusez-leur le droit de "sauver" une cenne noire et vous verrez Satan devant vous. C'est toujours la faute de la caissière, du supérieur, du magasin, du voisin, des astres mal alignés et Saturne qui n'est pas dans leur quatrième maison même quand le client n'a pas sa facture! S'il s'acharne à dire qu'il a le droit de se faire rembourser; chance est que vous vous trouvez avec un grand problème de raisonnement (le client) devant vous. Quand j'avais des clients têtus à se faire rembourser au point de me faire crier dessus, tout ce que je voyais devant moi était une fougère qui manquait d'eau. D'un côté, j'étais chanceuse dans ma malchance puisque le magasin pour lequel je travaillais acceptait tous les retours : literie aux taches jaunes suspectes pleines de poils, sous-vêtements achetés et possiblement portés il y a quatre semaines, chapeaux pour homme qui sentent le vieux Paki à trois kilomètres la ronde et tutti quanti.

Je croyais VRAIMENT avoir tout vu niveau gratte sous depuis mon contrat saisonnier. ERREUR! Aujourd'hui, avant de me rendre à ma visite d'entreprise, j'ai fait un saut rapide au Dollorama pour m'acheter une tablette de papier à écrire. Trente secondes top chrono, je me retrouve dans la file pour payer ma tablette. Mon seul stress à ce moment-là était de ne pas arriver en retard alors, j'étais plutôt contente d'avoir fait si vite. Une seule personne devant moi en plus! Ça va aller vite! Ouais, ben non, Poisoned. Pantoute. Le monsieur en avant de moi, spécifions qu'il est anglophone pour la cause, s'était mis dans la tête d'être le plus désagréable et le plus con possible.

Caissière (à la gérante). — Oui... Heu... Le monsieur veut retourner la veilleuse.
Gérante — Elle fonctionne pas?
L'anglophone — Oui, elle fonctionne, mais a l'allume pas assez... C'est...Csssss...
Gérante — OK, mais elle fonctionne. Je ne peux pas revendre ça, moi. Si elle fonctionnait pas, j'aurais pu la reprendre. Sauf que là vous me dites que vous êtes pas satisfait... ça marche pas.
L'anglophone — Mais ça éclaire pas assez, je trouve! Ça fonctionne pas!!!
Gérante — Regardez, monsieur, c'est écrit ici ré-tro-lumi-nes-cente. C'est indiqué! Voyez-vous. C'est pas qu'à marche pas, là!
L'anglophone (obstiné). — Oui, mais pour moi a marche pas! C'est... Cssss... Marche pas.
Gérante (explique comme à un enfant). — Non, je ne peux pas reprendre ça. Elle fonctionne votre veilleuse, mais je peux rien faire parce que vous êtes pas satisfait de votre achat.
L'anglophone (énervé). — C'est toujours la même chose ici. Pas de service! La dernière fois, il y avait un truc qui était cassé et vous vouliez pas me rembourser. Pis là, ça!!!

[Moi, derrière lui, qui ferme les yeux et se prend la tête dans les mains. Je me retiens de peu pour lui dire de s'acheter une vie. Monsieur va trouver que ça coûte trop cher. De toute manière, personne le force à revenir acheter des produits faits en Chine, ostie!]

Gérante (ferme). — Je ne peux rien de plus pour vous. C'est comme ça. Si elle était pas fonctionnelle, d'accord, mais c'est pas le cas.

Finalement, l'anglophone crisse son camp en bougonnant. Dans la file, tout le monde part à rire et lâche un soupir d'exaspération. J'ai eu un élan de compassion pour la caissière et la gérante. Les gens sont prêts à tout pour essayer de récupérer une cenne noire, vraiment tout! C'est lamentable!
Lorsque je m'apprêtais à payer ma tablette, un italien (qui roule les « R » de manière brutale) a dit haut et fort : « Tabarrrnarrrk! C'est juste une piastre! Y'a gaspillé plus de gaz à venirrr ici pourrr rrrien! » et là-dessus mon père et moi avons approuvé! Sérieusement, je ne comprends pas les gens qui perdent autant de gaz à tenter un remboursement d'environ 2,00 $ en sachant qu'ils ne l'obtiendront pas. J'en ai vu plusieurs qui étaient dans le même genre. Plusieurs kilomètres à rouler pour sauver deux piastres et cinquante. Wow! Let's go, la grande sortie au cinéma!!!

Publicité
Commentaires
P
Le principe d'être imbécile? LOL Perdre autant pour un remboursement qu'on aura pas, ça relève de la pire imbécilité.. mais je dois avouer que oui, c'est un grand principe de notre société actuelle...
K
faut pas aller dans les extrèmes pour si peu c'est sûr,en même temps c'est une question de principe^^
Publicité