I cry all night
Ce soir, ou plutôt cette nuit maintenant, j'en ai marre de tout. De mes yeux bouffis. De toi. De moi. D'essayer et de n'arriver à rien d'autre qu'une déception cruelle, violente et sans pardon. Je suis lasse de me rendre vulnérable à chaque fois. Je déteste ce sentiment. Au moment où je crois être au plus bas, c'est comme si tu prenais un vilain plaisir à m'achever une dernière fois. J'en peux plus, j'étouffe. Est-ce que tu peux comprendre ça? Penses-tu avoir un peu de compassion pour moi dans ton petit jeu sadique?! Je n'ose pas vraiment te poser la question puisque je sais qu'elle restera sans réponse comme toutes les autres que je t'ai posé. Questionner... ça aussi je suis tannée de le faire. J'aimerais pouvoir passer 24 heures avec toi et que tout se révèle à moi avec une facilité stupéfiante, mais ô combien apaisante! En fait, j'ai déjà eu ces 24 heures. Alors, je crois plutôt que je voudrais que ce sentiment de quiétude persiste, être plus d'un moment sereine. Et le partager avec toi. Arrêter de me faire de bile avec moi-même. Être capable de te regarder dans les yeux et ne pas avoir peur de voir ce qui s'y cache. En ce moment, je pense même avoir peur d'y voir de l'amour. Ça serait une chose incompréhensible de plus pour moi à essayer de comprendre. Essayer. Encore et toujours. Crois-tu que j'y arriverai un jour?! En fait, je ne te le demande pas vraiment... je disais juste ça comme ça... Oh, et puis j'aimerais bien pouvoir apprécier tes gestes sans vomir de culpabilité et de honte en me disant que je ne les mérite pas. Mais j'essaie de m'y faire, j'essaie de changer les choses. Mes choses.
Je me lève le matin en me disant que j'ai hâte du jour où je me pourrai me réveiller et être contente de la journée qui s'annonce sans angoisser à propos de « tout ça ». Respirer normalement, non pas machinalement ou par réflexe. Sentir jusqu'aux plus infimes parties de mon corps s'éveiller en même temps que moi sans douter d'elles ou de vouloir les brûler.
Pourtant, c'est simple. J'essaie simplement d'être... bien. Pour
toi plus que pour moi parce que moi je n'ai besoin de rien. Non, rien, sauf
cette chose qui pourrait se cacher dans tes yeux, mais que je redoute. Je me dis
que pour y arriver, il faudra que je sois moi. Seulement, ce n'est pas assez, ce
n'est pas bien, ce n'est pas over the top. Rien que moi. Inlassablement moi,
putain. Jour après jour : moi.
J'essaie d'attendre le moment où le
déclic se fera enfin, je sais qu'il viendra, seulement ce soir je n'en peux plus
d'attendre. Je suis impatiente, tu le sais bien. Fait que ça arrive rapidement,
s'il te plaît. C'est simple, je serais bien après.